Ainsi plusieurs fois abusée, au propre, au sale, comme au figuré, et de surcroît humiliée et trahie deux décennies plus tard, j' ai survécu ou plus justement j' ai dû survivre. Traumatisée par tous les accidents que j' ai vu sur cette N.20, jamais je n' ai été capable d' avoir mon permis de voiture ( seul le code du premier coup, jamais la conduite passée trois fois sur ordre de mon époux de l' époque ! )
Mais ça ne me manque pas, je pense même que si je l' avais eu je serai déja morte .
Je zappe aujourd' hui sur la pire des injustices qui m' ait été infligée : c' est-à-dire ce qu' une mère peut subir de la part de son unique enfant comme de sa famille. Même les pires criminels ont droit à des défenseurs ! Mon seul crime relevait du fait qu' ayant été licenciée de mon emploi, je me retrouvais dans la pire des galères ; et n' étant l' enfant de personne je n' eue droit à rien comme soutien affectif côté familial. De fait ma parole dut rester captive ....Si commode pour eux de se fier aux seules apparences ... Suite à un divorce qui me fut imposé, une famille recomposée et aimable d' un côté, celle du père de l' enfant. Et moi la mère isolée, survivant de l' autre côté dans le chaos. C' est ce jour là que j' ai compris qu' ainsi mise à l' index par les miens, j' étais non seulement responsable mais coupable de tout ce que derrière mon dos, je me retrouvais accusée.
Fautive en tout point !
La faute, en effet, d' être née puis d' avoir enfanté, coincée pour le reste de ma vie
entre une mère et une fille qui n' ont eu de mère et de fille que le nom !
L' une morte et depuis portée en terre et l' autre ayant choisi de m' enterrée vivante.
Par orgueil, manque de courage, par faiblesse de caractère, par lâcheté !
Je referme cette parenthèse ayant compris qu' il ne sert à rien de se débattre en essayant de contrecarrer certains plans de sa destinée
quand on n' en a qu' en partie la maîtrise. J' insiste là-dessus !
Mais la liberté des autres comme de la mienne n' ayant pas de prix, je sais respecter le choix de ces autres. Certains membres de cette foutue famille ont fini par comprendre que les apparences sont trompeuses ou tronquées. Et pire mensongères. Mais ils ont mis trop d' années à le réaliser ou à se remettre en question tant la vérité les effraie.
A présent il est trop tard, la vie m' a durement appris à ne compter que sur moi-même mais
vu le résultat elle a bien fait et je lui en suis très reconnaissante, MERCI LA VIE !
Zapper pour le moment sur ces atrocités qui se sont déroulées au Viet-Nam, Cambodge et Liban. Le massacre des camps palestiniens de Sabra et Chatila m' a beaucoup marqué mais ces évènements n' ayant rien à voir avec le film cela fera l' objet d' une autre page à propos d' un autre film.
Pour en revenir et en terminer avec la mise en parallèle de cette oeuvre cinématographique, j' ai envie de dire à ceux qui trouvent ce film excessivement noir qu' il peut, hélas, être vécu hors fiction, j' en suis la preuve ! Et engendrer une ou des suites, des plus positives. Il suffit au héros de le vouloir. La fatalité n' est inscrite dans le marbre d' aucun destin dès qu il nous est permis de le prendre en main ce destin, en toute indépendance de coeur et d' esprit. Cela ne tient qu' à notre propre vision que j' appelle profondeur de champ. Suffit pour cela de changer d' objectif en s' appliquant le recul nécessaire et en jouant de la version grand angle, histoire de magnifier le quotidien en l' enrichissant de ses seules possibilités et même, par extension, de celles qui se baladent à côté. Et, pourquoi pas : ne jamais s' abstenir de s' aventurer vers les horizons lointains quels que soient les risques encourus. Marcher en toute simplicité devant soi, sans crainte et avec constance.
Car si la misère n' est d' avoir qu' une vie à nous d' y mettre plusieurs existences quel qu' en soit le prix à payer !
Bien sûr on ne peut avoir peur quand ainsi on a survécu, blindée au fil des ans de la confiance que l' on finit par se porter.
On se dit " à part ma propre mort rien ne peut plus m' arriver de grave "
hormis une abominable souffrance physique qui risque de m' y conduire peut-être....
Enfin on verra !
nb : A cet ultime propos je garde à vue mes piqûres d' insuline et un billet simple, sans retour, pour mon dernier voyage chez les pingouins de la banquise, au bord d' une plage de préférence, dans un coin perdu du Paradis blanc...