Paris, le 15 août 2017 à 20 h 19
" La traversée du Temps "
film d' animation japonais
auquel le titre de ma page fait référence
" La traversée du temps "
 
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Je remercie vivement Pierre-Alexandre, le dénommé Karlitou, Geneviève Antoine, Bernard B, Dann Meuss, Gillian Angelis, tous mes Amis norvégiens, quelques-uns de mes chers clients et Michel pour la patience et surtout la constance, j' insiste sur ce mot, avec lesquelles ils m' ont entourée tout le long de ces mois difficiles.
Ce qui ne fut pas toujours facile pour eux,  au moins de cela j' en suis toujours restée consciente.
 
Je remercie les services hospitaliers de Cochin d' être personnellement intervenus pour me remettre en selle et la tête à l' endroit ainsi que les pieds calés, autant que faire se peut, dans les étriers.
 
Et malgré les soucis et la peur qu' elles m' ont causée, je remercie aussi les auxilliaires de vie qui sont venues remettre, en partie, ma maison d' équerre, quasi abandonnée et des plus néligées durant tout ce sale temps. Car ce qui est fait n' est plus à faire ! Mais Vous savez les filles, pour les pompiers y' avait pas le feu !
 
J' allais oublier Christopher ! Merci merci, un immense MERCI à vous Christopher !
 



Christopher c' est le gars tout en haut de l' échelle sur l' image, c' est un révérent. Mon référent ( sourire ) ! J' ai fait mes premiers pas dans un presbytère je ferai les derniers près de lui, avec lui.
 
Au fait, comment appelle-t-on un presbytère en anglais ? Il me répond " Presbytary ou cure " avec un accent délicieux et une voix à faire chavirer le coeur des féministes les plus endurçies.
 
Bien que nous nous connaissons depuis quelques années il vient de tomber plus sérieusement  dans ma vie et non de l' échelle près de moi posée. Rire ! Ma Canne pour me soutenir d' un côté  et son épaule bienveillante, si cool, si paisible de l' autre, pour m' y appuyer.
 
En tout bien tout honneur, nous tenons l' un et l' autre à le préciser.
 
Et un parapluie pour nous deux en cas d' averse, partagé entre Londres et Bergen. Nous aimons la pluie, la brume et la tempête !  Les climats froids et les intérieurs douillets habités par des gens généreux.
 
Et lire et Ecrire et sortir, écouter de la musique, ou pour lui en jouer,  et surtout voyager encore un peu.
 
Que demander, qu' espérer de plus ce jour de 15 août 2017 en fin d' après-midi ? Que cette petite-cousine de 20 ans , une quasi inconnue,  qui vient de rentrer presque par hasard dans ma vie, prenne soin de l' héritage " familial " que je vais lui laisser. Et oui malgé tout j' en ai un d' héritage familial ou plutôt un livre d' histoires familiales à raconter. Vécus peu communs de nous autres les Duton de Dutton, pour lesquelles elle semble très intéressée.
 
En recherche de photos et  documents divers et variés, à l' origine de la grave dépression dont je sors à peine.
 
Enfin je n' aurais pas vécu pour rien. En tentant de reconstituer le puzzle d' une existence malmenée, éclatée, éparpillée. Vide " immatériel " abyssal et vertigineux m' aggripant ces deux dernières années au point de me déstabiliser de manière assez grave ; ce dont j' ai pris conscience quand je me suis rendu compte que tout ce que j' avais construit intellectuellement au cours de mon existence je me retrouvais dans l' incapacité de le transmettre, par manque d' Ayant Cause . C' est ainsi que j' ai failli me perdre, pour ne pas dire sombrer ces 18 derniers mois au point d' avoir perdu le goût de tout et ne plus être capable de gérer quoi ou qui que ce soit. Y compris Viggo mon petit chien, cette brave pauvre bête !
 
Juste  avoir l' envie de tout détruire, de tout brûler, de disparaître, de me laisser happer par ce vide.
 
Mais Christopher est arrivé !
 
Conclure en ajoutant que sans la patience et la constance d' Amis fidèles jamais je n' aurais pu me relever.
 
Même si le coeur et les jambes sont de plus en plus flageolants, l' énergie et l' enthousiasme ont repris le dessus et confortent l' esprit toujours en recherche de ce temps  perdu dans lequel, durant ces longs mois de souffrance, je ne savais plus quelle était encore ma raison de vivre.
Le temps s' écoule dans le sablier tandis que j' écris ces lignes et si je m' en tiens aux statistiques de la famille, il me reste environ dix à quinze ans de vie, c' est peu . Moi qui n' ai jamais aimé  compter, je m' y oblige à contre-coeur ces temps derniers pour savoir ce que va me rapporter, par exemple,  le viager de mon appartement, ce dernier destiné à soutenir dans la dignité mes dernières années afin d' assurer jusqu' à ma mort mon indépendance totale en dépit de la maladie qui me mine.
 
Vivre encore un peu et vaille que vaille mais plutôt là-bas qu' ici !
 
Car je suis très fâchée avec mon pays de naissance mais pas que ! Avec la quasi totalité des gens de ma famille. Rien que de devoir prononcer ce mot j' ai une furieuse envie d' y ajouter la fameuse phrase d' Angré Gide " Famille je vous haïs " pour toutes les injustices dont elle a sur faire preuve avec tant de prodigalité indifférente à mon égard. Mais bon ! De fait je n' étais, de par ma naissance, qu' une pièce rapportée qui aurait dû être évitée.
 
Ils ont dû voir les choses ainsi : je faisais partie de leur famille par accident.
 
Je ne sais plus si Gide a mis un S à Familles, je me souviens par contre de ce qu' a dit Spinoza à savoir " qu' il ne faut pas se plaindre de la famille, la déplorer ..." Et pourtant les raisons ne manquent pas concernant la mienne comme celles des autres. Ces gens qui ont " la chance " d' avoir une famille, à commencer les jours de fêtes, mais qui  pensent rarement, pour ne pas dire jamais, à ceux qui vont devoir  les passer seuls ces fameuses fêtes. J' ai même entendu dire une personne " nous sommes tous seuls à Noël moi et mon mari ! " Etre en face d' un mari ce n' est pas partager un jour de fête  seule... face à soi-même .... entre un chien et un chat par exemple. Combien de Noël ai-je passsé ainsi et tant et tant et tant d' autres jours de fêtes car si  je n' ai jamais eu à souffrir une seule heure de ma vie de la solitude ( choisie ) j' ai beaucoup souffert à contrario de l' isolement très particulier et lourd à porter les jours de grandes fêtes où tant de réjouissances s' animent avec une bienveillante légèreté autour de nous, ou plutôt éloignée de nous les gens seuls : joie légitime qui est injustement refusée aux esseulés notoires tenus à distance du banquet, souffrance recluse mal vécue....
 
Moi qui aimais tant la fête. La faire, la donner, la partager. J' en fus trop souvent privée.
 
Mais pour en revenir à André Gide et en terminer une fois pour toute avec the Family life : les meilleurs familles, disons celles dignes de ce nom, étant une fois sur deux les pires, question égoïsme et repli sur soi. " Monde clos et portes fermées " a-t-il écrit. Et encore il n' a pas disserté sur les Mamies qui ont les petits-enfants " les plus beaux et les plus doués " de la terre vu leur quotient intellectuel extraordinaire dès qu' un résultat positif de l' examen du Gnard en question tombe à leurs pieds de Mamies extasiées !!! Ce qu' elles s' empressent de ramasser  et de brandire au-dessus de leur tête avec tant de fierté comme si ça les consolait de n' avoir pu accéder au niveau d' études qu' elles n' ont pu réaliser du temps de leur jeunesse pour des raisons diverses et variées...  Complètement gâteuses les Mémés, entièrement dévouées qu' elles sont  à la progéniture de leur progéniture, allant jusqu' à confondre le monde des enfants et celui des adultes ! Je les plains plus que je les envie de tourner ainsi en rond sans jamais chercher à s' éclipser du cercle familial qu' elles se sont construit ou plutôt dans lequel elles se sont enfermées à vie. 
 
Dépourvues de tout esprit d' ouverture sur les univers qui leur sont étrangers !
Dénuées de toute empathie envers ceux qui n' ont pas éclos au sein de leur couvée.
 
Mais ne suis-je pas coincée dans mon propre empêtrement  car je n' arriverai jamais à comprendre ces femmes. Sans aucun doute parceque j' ai dû vivre à l' écart total de ces familles dites nucléaires dont la plupart m' ont ignorée et même rejetée en tant que mouton noir qui faisait tâche dans leur sacro sainte tribu. Je dois reconnaître, mais eux aussi de leur côté, que j' ai hérité des Duton de Guise, cette tare qui les distingue à peu près tous depuis des générations : très indépendants, ils sont incapables de se plier aux codes de la société  ! Et en ma qualité de femme j' en suis l' exemple le plus abouti !
Ainsi va la vie jusqu' au jour où le corps a épuisé ses ressources. Ne reste plus que les mots pour prendre le relais. Ainsi je m' évertue dans une course folle contre un sablier imaginaire, à trouver ce et ceux qui pourraient me sauver.
 
L' Ecriture entre autre...
 
.....Mais aussi l' Amitié pour ceux qui savent la conjuguer à tous les temps de l' indicatif et l' écrire en lettre majuscule. Et qui, si loin qu' ils soient, répondent toujours présents sans se croire tenus de lancer des invitations improductives du style " Elizabeth tu viens quand tu veux " phrase qui ne les engage à rien, je l' ai entendu 1000 fois. Phrase que je ne suis plus capable de supporter !
Qui n' a pas regardé un jour des grains de sable s' écouler dans un sablier ?
 
Qui n' a pas remarqué le sablier couler doucement en amont afin de mieux se transformer en rapides à l' aval du temps !
 
Qui n' a pas eu une envie folle de retourner ce sablier pour tenter de freiner ce temps ?
 
Ainsi les jours passent qui emportent avec eux la trahison et les espérances trompées ! Mais les peines du temps seraient bien peu de chose si elles ne nous rappelaient pas de temps à autre les bonheurs petits ou grands des temps passés, furtifs ou  si rares qu' ils furent, au cours de mon existence mais toujours intensément vécus
 
Ainsi va la vie ...