J'aime beaucoup cette citation de Shakespeare, la première a m'avoir interpellée concernant cet état qui met l'esprit de certains individus entre parenthèse quand rien ne va plus.
S'arranger avec de cruelles réalités afin de ne pas sombrer.
Faire en sorte que nos rêves dévorent notre vie afin que celle-ci n'engloutisse pas nos rêves. Car il s'agit bien d'un état particulier dont quelques-uns d'entre-nous sont les rares privilégiés.
Ceux, par exemple, de la Galaxie Gutenberg :
Maupassant, Conrad, Joyce, Calvino, Borges, Ben Jelloun, Paul Auster...
Ceux des movies : des Trois Lumières à la Leçon de Piano en passant par Les Chasses du Comte Zaroff, l'Aventure de Mme Muir, le 7ième Sceau, laStrada, le Décalogue, Platoon, l'Important c'est d'Aimer, Danse avec les Loups...
Ceux de ma bande-son préférée qui va de tous les grands déjantés du Classique au Pop-Rock, via l'Opéra, les Variétés, la Techno..
.Voyager ainsi avec eux et à outrance même quand on n'a pas le moindre sou vaillant sur soi, oui, c'est possible.
Il suffit de le vouloir, d'y croire, et de s'y adonner toute entière quels que soient le compagnon et l'oeuvre choisie, la galaxie où ils vont m'entraîner. Voilà pour mon cercle d'intimes, toutes oeuvres confondues dont je ne me lasse jamais, tant elles ont embelli, enrichi et fait vibrer ma vie. M'aidant non seulement à grandir mais à la supporter et à la sublimer cette vie.
Le Beau Danube bleu peut s'endormir paisible autour de ce grand mégalithe mystérieux appelé par les Parisiens Palais des Congrés. Puisque de mes yeux je l'ai vu un jour serpenter au pied de cette tour alors que nous revenions en vélo côte à côte, mon compagnon et moi, sur la route de Longchamp, nous jouant une sorte de remake de l'Odyssée de L'Espace grâce à la magie d'un air de Strauss entendu à l'unisson dans nos walkmans. Nathan, alors intrigué de me voir valser d'un bord de la chaussée à l'autre en riant aux éclats me demanda :
" Mais, dis-moi Liza, à quoi joues-tu ? A quoi rêves-tu ...?
Je rêvais simplement ce jour là d' un irréel intact face à un réel dévasté .
Oui, on peut tout imaginer, tout transcender, même le pire...
...de ce qui lui restait de temps à vivre à ce moment précis.
Parceque ceux qui parviennent à rêver le jour auront toujours un avantage sur ceux qui ne rêvent que la nuit.
On peut appeler ça faire de la résilience!
Je lui préfère le mot
CREDO